Le diabète gestationnel

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Selon l’OMS, le diabète gestationnel est un trouble de la régulation du taux de glucose dans le sang (glycémie) diagnostiqué pour la première fois au cours de la grossesse.

Dans 15% des cas, ce trouble existait déjà avant la grossesse, mais était inconnu ; et dans la plupart des cas, il apparaît en raison de la grossesse et disparaît dans les 6 semaines après l’accouchement.

De nos jours, le diabète gestationnel a tendance à augmenter : en 2012 il touchait 8% des femmes enceintes pour 3,8% en 2004.


La régulation de la glycémie

C’est le pancréas qui est responsable de cette régulation, grâce à la sécrétion de 2 hormones : l’insuline qui fait baisser le taux de sucre dans le sang et le glucagon qui le fait augmenter.

L’insuline est comme la clé qui fait entrer le glucose dans les cellules, afin qu’il se transforme en énergie pour assurer les réactions métaboliques de l’organisme, faire entrer les nutriments dans la cellule, en faire sortir les déchets ou encore pour qu’il y soit stocké. L’action de cette hormone est donc primordiale et si celle-ci fonctionne mal, le glucose va s’accumuler dans le sang qui deviendra plus épais et circulera moins bien.


L’insuline au cours de la grossesse

Pendant la 1ère moitié de la grossesse, la sécrétion d’insuline et sa sensibilité sont augmentés, c’est pourquoi la femme enceinte est plus souvent en état d’hypoglycémie à cette période, notamment la nuit et au réveil.

Lors de la 2ème moitié de la grossesse, les hormones du placenta diminuent l’action de l’insuline, le pancréas doit s’adapter pour augmenter la production afin de maintenir un taux de glucose dans le sang acceptable. Si le pancréas est déficient, une hyperglycémie constante va s’installer, la future maman fera du diabète gestationnel.


Les conséquences pour la maman et le bébé

Un diabète au cours de la grossesse peut avoir des conséquences pour la maman et le bébé à court et à long terme.

Pour la maman :

  • Risque de pré-éclampsie pouvant entrainer : décollement du placenta, trouble de la coagulation, hémorragie, insuffisance rénale, …
  • Accouchement prématuré
  • Accouchement par césarienne
  • Risque multiplié par 7 de développer un diabète de type 2 plusieurs années plus tard
  • Récidive lors de prochaines grossesses

Pour le bébé :

  • Le glucose en excès dans le sang va passer dans le placenta et la croissance pondérale du fœtus sera accélérée : on parle de macrosomie fœtale, c’est à dire d’un poids de naissance supérieur à 4kg, pouvant entrainer des complications lors de l’accouchement, comme la dystocie des épaules (épaules du bébé qui ne passent pas le bassin, le pronostic vital de l’enfant peut être engagé)
  • Hypoglycémies dans les heures suivant la naissance
  • Risque de développer un syndrome métabolique plus tard (surpoids, diabète, hypertension, …)


Dépistage du diabète gestationnel

Le dépistage du diabète gestationnel n’est pas obligatoire, cependant plusieurs facteurs de risque peuvent amener le médecin à prescrire un test. Les femmes enceintes à risque sont :

  • Surpoids avant grossesse (IMC* > 25)
  • Âge > 35 ans
  • Antécédents familiaux de diabète (parents, frères et sœurs)
  • Antécédents de naissances de gros bébés (> 4kg)
  • Antécédents de diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse
  • Origine du Maghreb, de l’Afrique subsaharienne ou d’Asie

Le test sera également prescrit si on rencontre au cours de la grossesse :

  • Un excès de liquide amniotique
  • Une estimation du poids fœtal à l’échographie supérieure à 90e percentile

Hormis ces facteurs de risque, le diabète gestationnel peut ne pas avoir de symptômes ou alors ceux du diabète classique : soif intense, urines fréquentes et abondantes, grande fatigue.


Lorsqu’il est suspecté, le diabète gestationnel sera évalué au cours d’un test HGPO (Hyperglycémie provoquée par voie orale), effectué en laboratoire. Ce test est fait entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée et consiste à 3 dosages de la glycémie :

  • Une première prise de sang à jeun depuis 12h
  • Une deuxième 1h après l’ingestion de 75g de glucose via une boisson spéciale
  • La dernière prise de sang est effectuée 2h après l’ingestion de cette boisson

Il faut donc compter rester au moins 2h au laboratoire pour faire ce test, sachant que vous ne pourrez pas vous promener entre 2 prises de sang, ni boire trop d’eau !

Le diabète gestationnel est diagnostiqué lorsqu’au moins 1 des 3 mesures de glycémie est supérieure à la norme :

  • Glycémie à jeun < 0,92 g/l
  • Glycémie 1h après ingestion de 75g de glucose < 1,80 g/l
  • Glycémie 2h après ingestion de 75g de glucose < 1,53 g/l

*IMC = Indice de Masse Corporelle


Le traitement du diabète gestationnel

À l’issue du test HGPO, si celui-ci est positif, des mesures hygiéno-diététiques seront à prendre, en accord avec l’équipe médicale (gynécologue, nutritionniste, médecin généraliste, diabétologue, …) :

  • Une alimentation qui favorise les aliments à index glycémique bas, qui font peu monter la glycémie
  • Un apport en fibres pour ralentir l’absorption des sucres
  • Des repas fractionnés sur la journée pour étaler la prise de glucides
  • Une activité physique régulière et adaptée (natation, marche, gym douce, …), à hauteur de 30 minutes par jour, 3 à 5 fois par semaine

La femme enceinte devra pratiquer l’autosurveillance de sa glycémie plusieurs fois par jour, celle-ci devant être < à 0,95 g/l à jeun et < à 1,20 g/l deux heures après le début des repas.

Si les conseils diététiques et l’activité physique ne suffisent pas à atteindre ces taux de glycémie, il y aura recours aux injections d’insuline afin d’équilibrer cette glycémie jusqu’à la fin de la grossesse, c’est le cas d’1 diabète gestationnel sur 4.

La prise en charge médicale de la grossesse et de l’accouchement sera plus ou moins importante selon que le diabète est équilibré ou non avec ces traitements.

Après la naissance, la glycémie de la maman sera surveillée afin de s’assurer que le diabète disparaisse.


Naturopathie et diabète gestationnel

La naturopathie a un rôle à jouer dans cette pathologie, notamment par son action préventive.

En effet, le diabète gestationnel apparaît lorsque le pancréas n’arrive pas à s’adapter à l’insulino-résistance « normale » qui s’installe dans l’organisme durant la 2ème moitié de la grossesse.

Une des causes expliquant que le pancréas n’arrive pas à suivre est que celui-ci est épuisé.

Une alimentation trop riche en glucides à index glycémique élevé va demander au pancréas de produire énormément d’insuline et cela va le fatiguer à terme. Et ces aliments sont omniprésents de nos jours : céréales raffinées et soufflées (pain, pâtes, farine, biscuits, …), aliments ultra-transformés, plats préparés, sucreries, viennoiseries, jus de fruits, sodas, etc.

Le pancréas est aussi responsable de la sécrétion de sucs digestifs et une mauvaise alimentation ou un excès de prise alimentaire vont le sur-solliciter dans cette fonction, pour gérer ces aliments trop nombreux et complexes à digérer. À terme, le pancréas sera épuisé dans ses sécrétions de sucs digestifs et d’insuline.

La naturopathie va donc s’attacher à chouchouter le pancréas dès un projet de grossesse, afin qu’il soit en pleine possession de ses moyens lors des changements hormonaux qui vont l’impacter.

Outre l’alimentation, la gestion du stress et des émotions, ainsi que l’activité physique vont aider à soutenir l’insuline dans son action. En effet, cette hormone est inhibée par le stress qui va aggraver le phénomène d’insulino-résistance et provoquer des désordres dans la régulation de la glycémie, avant même que les hormones du placenta n’entrent en jeu.


Si vous cochez un ou plusieurs facteurs de risque du diabète gestationnel, il peut être intéressant de faire le point avec un naturopathe dès le désir d’enfant, afin de limiter tout risque au cours de la grossesse.



Sources :