Les hormones de la périnatalité

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Dans cet article, vous retrouverez un regroupement de plusieurs posts Instagram détaillant les rôles de plusieurs hormones, liées à la périnatalité. En relisant. l'ensemble je crois pouvoir dire que ma préférée est l'ocytocine ❤️


L'hormone hCG

L’hormone hCG (chorionique gonadotrope humaine) est celle qu’on recherche lors d’un test de grossesse, qu’il soit urinaire à la maison ou sanguin en laboratoire.

Cette hormone est fabriquée par le trophoblaste, c'est-à-dire l’enveloppe extérieure de l’œuf fécondé, lorsque celui-ci se nide dans la muqueuse utérine.

À environ 10-12 semaines de grossesse, le trophoblaste deviendra le placenta, pour assurer les échanges entre la mère et l’enfant.

L’hCG a un rôle majeur pour la poursuite de la grossesse, car c’est elle qui maintient le corps jaune dans l’ovaire les premiers mois, afin que la sécrétion de progestérone se poursuive.

En effet, lorsqu’il n’y a pas de grossesse, le corps jaune se détruit et la chute de progestérone informe qu’on peut repartir pour un nouveau cycle : la muqueuse utérine se désagrège et l’utérus se contracte pour l’expulser, ce sont les règles.

Certains chercheurs mettent en corrélation son taux élevé au 1er trimestre avec les nausées qui accompagnent les 1ères semaines de la grossesse.

Le dosage sanguin de l’hCG permet de :

  • Confirmer une grossesse dès 7-8 jours après la fécondation (le temps que l’œuf se nide dans l’utérus)
  • Détecter une fausse couche précoce lorsque le taux diminue ensuite
  • Diagnostiquer une grossesse extra-utérine lorsque l’hCG n’augmente pas aussi vite que prévu
  • Surveiller une anomalie dans le développement (grossesse molaire non viable par exemple)


L'hormone FSH

La FSH (hormone folliculo-stimulante) est une hormone commune aux hommes et aux femmes et qui joue un rôle central dans les mécanismes de la reproduction.

Sous l’ordre de l’hypothalamus (zone du cerveau), l’hypophyse, une glande voisine, sécrète de la FSH qui cible son action sur les glandes sexuelles féminines et masculines.

Chez la femme, la FSH stimule la croissance des follicules dans les ovaires. Ce sont ces follicules qui produisent les oestrogènes et qui libèrent l’ovocyte au moment de l’ovulation.

La sécrétion de FSH varie au cours de la vie d’une femme : très faible avant la puberté, elle devient cyclique au cours de sa vie génitale, avec un taux qui augmente lors de la 1ère partie de chaque cycle. La montée en œstrogènes qu’elle provoque et qui débouche à l’ovulation permet de baisser la quantité de FSH pour passer à la 2ème partie du cycle (c’est ce qu’on appelle un rétro-contrôle négatif, où les hormones agissent entres elles pour se réguler...tout est bien pensé !). Par ce mécanisme, à la ménopause, avec sa chute des oestrogènes, le taux de FSH est élevé.

Chez l’homme, la FSH stimule les cellules de Sertoli, situées dans les testicules et qui sont chargées de protéger et de nourrir les tubes séminifères qui fabriquent les spermatozoïdes.

Le dosage de la FSH se fait en général, associé au dosage d’autres paramètres, dans les cas de puberté tardive ou de problèmes de fertilité (anomalie du spermogramme, insuffisance ovarienne, SOPK, …). Il aide également à comprendre les cas d’aménorrhée (absence de règles chez la femme).


L'hormone LH

La LH (hormone lutéinisante) est une hormone qui joue un rôle très important dans les processus de la reproduction. Comme la FSH ci-dessus, elle est commune aux hommes et aux femmes.

Là aussi, c’est l’hypophyse qui sécrète la LH sous l’action de l’hypothalamus dans le cerveau.

Sa régulation est faite en fonction des concentrations des hormones sexuelles qu’elle stimule elle-même, le système hormonal est très bien pensé !

Chez la femme, la LH est responsable de l’ovulation, c’est-à-dire qu’à mesure que le follicule ovarien grossit lors de la 1ère phase du cycle, sa concentration augmente jusqu’à un pic qui déclenche l’expulsion de l’ovule des ovaires. La LH permet aussi le maintient du corps jaune dans l’ovaire (résidu du follicule rompu) lors de la 2ème phase du cycle, c’est lui qui est responsable du développement de la muqueuse utérine pour la nidation d’un ovule fécondé.

Chez l’homme, c’est la LH qui stimule la production de testostérone dans les testicules, cette hormone étant en charge, entre autres, de la fabrication des spermatozoïdes.

Le dosage de la LH est généralement combiné à celui de la FSH dans les cas de problèmes de fertilité (masculins et féminins), de puberté, d’aménorrhée ou encore de suspicion d’un SOPK.

Lors d’un parcours de PMA (Procréation Médicalement Assistée), le dosage de la LH permet la surveillance de l’ovulation.


Les oestrogènes

Les oestrogènes sont des hormones féminines très connues, mais cela reste assez vague le plus souvent (il faut dire que le système hormonal est globalement TRÈS complexe…!).

Les oestrogènes sont en fait une famille de 3 hormones (bêta-oestradiol, oestriol et oestrone) produites principalement dans les ovaires, lorsque le follicule se développe lors de la 1ère phase du cycle, puis par le corps jaune (résidu du follicule après l’ovulation) durant la 2e phase.

C’est l’augmentation de sa concentration avant l’ovulation qui déclenche le pic de LH, qui déclenche lui-même l’ovulation.

Les oestrogènes ont plusieurs rôles chez la femme :

  • Épaississement de l’endomètre dans l’utérus afin de permettre la nidation de l’ovule fécondé
  • Fluidification de la glaire cervicale au niveau du col de l’utérus pour favoriser le passage des spermatozoïdes
  • Développement des organes sexuels féminins, des seins et de la morphologie (bassin plus large, stockages graisseux ciblés, …)
  • Actions sur plusieurs métabolismes comme la construction osseuse, la rétention d’eau, les taux de cholestérol et de triglycérides (c’est pour cela qu’à la ménopause, avec la chute des oestrogènes, les femmes sont moins protégées des maladies cardio-vasculaires et de l’ostéoporose)
  • Pendant la grossesse : développement des seins, augmentation du volume sanguin pour alimenter le bébé, assouplissement des tissus, de la peau

Hypoestrogénie, hyperoestrogénie relative/vraie, … de nos jours on observe beaucoup de déséquilibres hormonaux impliquant les oestrogènes, des accompagnements sont possibles avec la naturopathie.


La progestérone

La progestérone est très liée aux oestrogènes, en effet ces hormones sont fabriquées principalement dans les ovaires, à partir du cholestérol (d’où l’intérêt de consommer de BONS gras). De plus, l’action de la progestérone est assurée grâce à des récepteurs, eux-mêmes stimulés par les oestrogènes...l’équilibre est la clé !

La progestérone est donc produite dans les ovaires, surtout au moment de l’ovulation puis pendant la 2ème phase du cycle menstruel. Elle est sécrétée par le corps jaune (le résidu du follicule ovarien après l’ovulation) pendant tout le début de la grossesse, puis le placenta prend le relais, s’il y a eu fécondation. En l’absence de fécondation, le corps jaune disparait et la progestérone chute : un nouveau cycle démarre.

On peut aisément dire que la progestérone est l’hormone majeure de la grossesse, car :

  • Elle crée le réseau sanguin de la muqueuse utérine permettant la nidation et le développement du bébé
  • Elle inhibe la contraction musculaire de l’utérus, évitant l’expulsion prématurée du bébé
  • Elle ferme le col de l’utérus via l’épaississement de la glaire cervicale
  • Elle participe au développement des glandes mammaires, mais inhibe la lactation
  • Elle favorise le bien-être de la future maman, en ayant une vraie action analgésique et anxiolytique

Au moment de l’accouchement son taux chute : les contractions utérines et la lactation ne sont plus inhibées... La nature est bien faite n’est-ce pas ?

Cette chute est aussi associée au baby blues et risque de dépression, d’où l’importance de bien être accompagnée et informée sur cette période post-partum (cela fait partie de mon suivi en naturopathie 😉).


La testostérone

Hormone masculine par excellence, la testostérone est, comme les oestrogènes et la progestérone, aussi une hormone commune aux 2 sexes.

Chez les hommes, la testostérone est principalement produite dans les testicules. Lors du développement du bébé dans le ventre de sa maman, c’est le chromosome Y qui programme la sécrétion de testostérone pour le développement des organes génitaux. Cette sécrétion continue les premiers mois après la naissance pour terminer leur mise en place.

Ensuite, la sécrétion reprend à la puberté pour lancer la production des spermatozoïdes pour de nombreuses années.

Chez l’homme, la testostérone a aussi beaucoup d’autres rôles :

  • Développement de la masse musculaire
  • Répartition et métabolisme des graisses
  • Développement de la pilosité, de la peau plus épaisse, de la voix plus grave
  • Libido et combativité

Vers 50 ans, les hommes connaissent l’andropause, l’équivalent de la ménopause, qui voit une baisse de la testostérone. Cela va les impacter à plusieurs niveaux : irritabilité, baisse de la pilosité, augmentation de la prise de poids abdominale, diminution de la masse musculaire, …

Chez la femme, la testostérone va jouer un rôle sur la libido, la mémoire, le dynamisme, la gestion des lipides et le développement musculaire.

Une des causes du SOPK chez la femme est un dérèglement hormonal, entraînant une hausse de la testostérone. Les signes cliniques participant au diagnostic du SOPK y sont liés : hirsutisme (hausse de la pilosité), alopécie (chute des cheveux) et acné.


La relaxine

C'est une hormone assez connue des femmes enceintes. Mais sachez qu’une fois de plus, cette hormone est aussi sécrétée par les hommes et qu’elle n’intervient pas seulement au cours de la grossesse...

Chez la future maman, la relaxine est principalement fabriquée par le corps jaune (résidu du follicule ovarien après l’ovulation) les premières semaines, puis par le placenta tout le reste de la grossesse.

Le rôle principal de la relaxine est de relâcher les muscles, ligaments et articulations, dans le but de rendre l’utérus, le bassin et le périnée plus souples pour faire de la place au bébé et pour l’accouchement. 

Ce qu’on sait moins, c’est que la relaxine joue aussi un rôle très important au tout début de la grossesse, au moment de la nidation. En effet, cette hormone permet le développement de vaisseaux sanguins, notamment au niveau de l'utérus, pour permettre l’implantation de l’embryon.

C’est cette action-là qui est commune à tous et qui est importante dans les processus de cicatrisation, de régénération cellulaire (après un infarctus par exemple).

Sous l’effet de la relaxine pendant la grossesse, le corps de la femme va donc être plus souple, plus relâché et des douleurs dans la zone pelvienne peuvent être ressenties.

On sait l’importance de conserver une activité physique pendant cette période, mais elle doit être ADAPTÉE.

Car, une activité qui ne convient pas, associée aux effets de la relaxine, risque d’entraîner des problèmes au niveau du périnée, des blessures, un diastasis (séparation des abdominaux droits), etc.

N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre médecin/gynécologue/sage-femme ou de votre naturopathe qui vous suit pendant votre grossesse. Regardez aussi du côté des coachs sportifs, choisissez-les formés au sport prénatal.


L'ocytocine

Hormone de l’accouchement, hormone de l’amour ou encore hormone de l’attachement… l’ocytocine a de nombreux surnoms. Cette hormone, fabriquée par l’hypothalamus dans le cerveau, a une place assez importante dans la périnatalité, vous verrez qu’elle joue un rôle à tous les stades !

Conception :

L’ocytocine permet l’éjection du sperme chez l’homme et l’ascension des spermatozoïdes jusqu’à l’ovocyte chez la femme.

Grossesse :

Son taux augmente au fil des mois et permet à la future maman de mieux dormir ou d’être moins stressée. Au 3ème trimestre, le nombre de ses récepteurs sur l’utérus augmente afin de préparer l’accouchement.

Accouchement :

La dilatation du col de l’utérus et la descente du bébé vont stimuler la sécrétion d’ocytocine qui va entraîner les contractions de l’utérus de plus en plus puissantes et rythmées. Elle va aussi favoriser la sécrétion d’endorphines qui rendent la douleur plus supportable et permettent de lâcher-prise.

Après l’accouchement, c’est encore l’ocytocine qui va permettre l’expulsion du placenta et le retour à sa taille normale de l’utérus.

Allaitement :

L’ocytocine permet l’éjection du lait, via la contraction des petits muscles autour des canaux lactifères. Et comme la nature est bien faite, c’est la succion du bébé qui stimule sa production.

Attachement :

Plus il y a d’ocytocine qui circule, plus les liens d’attachement sont présents. Cela permet de s’occuper de son bébé, d’unir le couple pour l’élever ensemble, de renforcer les relations et de diminuer le stress.

Chez l’enfant :

Lui aussi a besoin de sécréter de l’ocytocine dès sa naissance, cela va lui procurer bien-être, réconfort, confiance et empathie.


Pour favoriser la sécrétion d’ocytocine, rien de tel que de se sentir bien, en confiance, d’être en lien avec l’autre, notamment par le toucher. Quelques pistes :

  • Une grossesse sereine va stimuler les récepteurs à l’ocytocine et donc favoriser des contractions plus efficaces à l’accouchement
  • Un accouchement physiologique où la future maman se sent bien (pas de lumière forte, à l’aise, non jugée, etc) stimulera les sécrétions d’ocytocine
  • Un post-partum sous le signe du repos et de la chaleur
  • Le peau-à-peau est un indispensable pour le bien-être des parents et du bébé, l’ocytocine est au maximum
  • L’allaitement est un réel acte “ocytocinique” : succion et toucher sont présents pour stimuler l’ocytocine.


La prolactine

La prolactine est une hormone fabriquée dans l'anté hypophyse, une glande située au niveau du cerveau. Son nom suggère qu’elle est en lien avec le phénomène de lactation, et c’est vrai, mais pas seulement...D’ailleurs les hommes en ont aussi !

Pendant la grossesse, la prolactine va augmenter au fil des mois et participer au développement des glandes mammaires.

Après l’accouchement, son taux élevé va permettre la sécrétion du lait (et c’est l’ocytocine qui est responsable de l’éjection du lait).

En parallèle, la prolactine fait baisser les taux d’œstrogènes et de progestérone, c’est pourquoi l’allaitement retarde le retour des règles.

Certaines pathologies peuvent être liées à un taux trop élevé en prolactine (hyperprolactinémie), c’est le cas de l’hypothyroïdie ou du SOPK par exemple, pouvant être la cause d’une infertilité.

La prolactine joue aussi un rôle dans la libido masculine et féminine, on est bien sur une hormone importante de l’univers de la périnatalité 😉

Connaissez-vous la contraception MAMA (Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée) ?

La prolactine est au cœur de cette méthode, car elle est basée sur des conditions assurant un taux de prolactine suffisamment élevé pour désactiver les ovaires (en inhibant les sécrétions de FSH, LH, œstrogènes et progestérone).

Pour cela, on préconise 6 tétées par jour, espacées de 4h maximum, les 6 premiers mois après l’accouchement.



Le corps humain est bel et bien une machine bien huilée, avec des processus très précis. L'environnement dans lequel nous évoluons aujourd'hui les perturbe de plus en plus, on parle par exemple des perturbateurs endocriniens qui viennent modifier certains de nos mécanismes physiologiques hormonaux, et cela a des conséquences sur notre fertilité.

N'hésitez pas à faire le point avec votre naturopathe, toujours en complément d'un suivi médical.